La Déclaration de Politique Régionale 2024–2029 est ferme : « Au vu de l’enjeu stratégique de réindustrialisation de la Wallonie et singulièrement de création d’emplois en Hainaut, la Boucle du Hainaut sera concrétisée, sous toute réserve des procédures en cours ». Pour mesurer concrètement l’impact de ce projet, une étude économique réalisée par le bureau Deplasse & Associés, relue par le Professeur Marcus Dejardin, met en lumière ses retombées socio-économiques majeures.
Quatre grands enseignements ressortent de l’étude : le Hainaut fait face à une urgence énergétique, la Boucle est la réponse indispensable, elle permettra la création des milliers d’emplois, et son absence coûterait cher à toute la Wallonie. Voici les données clés qui illustrent ces constats.
Un territoire sous tension énergétique
Cœur industriel de la Wallonie, le Hainaut frôle la panne énergétique. Son réseau, déjà sous tension, sera saturé d’ici cinq ans. Sans renforcement, c’est la transition et la croissance industrielle qui s’arrêteront net.
Le Hainaut représente 43% de la consommation énergétique industrielle wallonne. Autrement dit, près de la moitié de l’énergie consommée par l’industrie en Wallonie l’est en Hainaut, reflet du poids économique de ce territoire. Une part colossale, encore dominée à 70% par les énergies fossiles. Cette dépendance fragilise les entreprises face aux crises énergétiques et freine la transition.
Dès 2030, soit seulement dans 5 ans, le réseau électrique sur la province sera saturé : plus de capacité disponible pour accueillir de nouveaux projets industriels. Des investissements stratégiques déjà planifiés pourraient être compromis. Sans renforcement, le Hainaut risque le black-out industriel.
Une réponse incontournable pour l’avenir
La consommation électrique explose, les besoins industriels s’intensifient et la transition s’accélère. La Boucle du Hainaut est la clé pour suivre le rythme : plus d’électricité, plus de renouvelable, plus d’indépendance énergétique.
+75% à +130% : c’est l’augmentation attendue de la consommation électrique d’ici 2050 en Wallonie, selon les scénarios étudiés. Véhicules électriques, électrification des usines, nouvelles productions locales : la Boucle du Hainaut est la condition pour garantir un approvisionnement stable.
Le projet permettrait une baisse sur les prix de marché de l’électricité d’environ 11,76 €/MWh, grâce au raccordement de 3 GW d’éolien offshore et onshore. Car l’apport de grandes capacités d’électricité verte et bon marché fera mécaniquement pression à la baisse sur le prix de gros de l’électricité – un gain de compétitivité pour nos entreprises et une facture allégée pour les consommateurs.
Un moteur économique et social
La Boucle du Hainaut créera de l’activité dès le chantier et, pour les vingt prochaines années, ouvrira de nouvelles perspectives industrielles et des milliers d’emplois
10,2 milliards € – C’est la valeur ajoutée cumulée que la Boucle du Hainaut pourrait générer entre 2030 et 2050. Ce chiffre, calculé dans le scénario haut d’électrification, inclut tant la richesse créée par les nouveaux projets industriels rendus viables que l’impact indirect sur la chaîne de valeur locale. Il équivaut à un surcroît annuel moyen de 500 millions d’euros de PIB régional sur la période.
En moyenne, le projet soutiendra jusqu’à 7.000 emplois par an sur deux décennies. Ce vaste projet va en effet soutenir l’emploi à plusieurs niveaux. Directement, de nouveaux postes seront créés dans les sites industriels qui pourront s’implanter ou s’étendre grâce à la disponibilité électrique. Indirectement, toute une série d’emplois seront consolidés chez les fournisseurs, la maintenance, la logistique, etc., par l’entraînement de l’activité. Par ailleurs, pendant sa phase de construction, la Boucle du Hainaut génèrera 4.913 emplois directs et indirects sur sa durée.
« La Boucle du Hainaut est bien plus qu’une infrastructure énergétique : c’est un levier stratégique pour la compétitivité, la durabilité et l’emploi », souligne l’étude.
Le coût de l’inaction : un risque économique majeur
Que se passerait-il si la Boucle du Hainaut ne voyait pas le jour ? C’est sans doute le scénario le plus préoccupant mis en avant par l’étude. Ne pas renforcer le réseau, c’est brider durablement le développement économique et la transition énergétique du Hainaut.
Près de 3 GW d’éolien offshore bloqués – Sans la Boucle, 2,8 GW d’éolien offshore et 0,2 GW d’éolien onshore ne pourront pas être raccordés. Cela freinerait la transition et priverait la Wallonie d’une énergie bon marché.
Zéro nouveau projet industriel après 2030 – Sans renforcement, plus aucun grand site industriel ne pourra se raccorder dans la Province. L’étude évoque « un exode des investisseurs » et des pertes de 180 à 500 millions d’euros de valeur ajoutée chaque année, soit jusqu’à 7.000 emplois perdus.
Un impératif d’action
La Boucle du Hainaut, c’est la clé de la sécurité énergétique, de la transition climatique et de la relance industrielle. C’est aussi un signal fort : celui d’une Wallonie qui agit et investit dans son avenir. Chaque année de retard fragilise nos entreprises et nos objectifs climatiques.
« Son déploiement est urgent et essentiel pour garantir l’avenir industriel et énergétique du pays ».
Décideurs, entreprises, collectivités : il est temps d’unir les forces pour concrétiser ce projet. La Boucle du Hainaut n’est pas une option : c’est une nécessité pour l’avenir industriel et énergétique de la Wallonie.