Les organisations patronales intersectorielles (AKT, FEB, VOKA, BECI, UNIZO et AVED) ont pris connaissance de la position belge adoptée ce mardi, lors d’une concertation interfédérale, au sujet de l’accord UE/MERCOSUR. Nous regrettons vivement que le consensus qui s’est dégagé porte sur une abstention de notre pays.
Certes, pareille posture ne constitue pas un blocage du processus en cours au niveau européen (à la différence de ce qui s’est passé en Wallonie en 2016 au sujet de l’accord CETA entre l’UE et le Canada, alors que cet accord a depuis prouvé ses retombées très positives pour notre pays). Mais nous regrettons le manque d’ambition que cette abstention représente.
En effet, notre pays possède une des économies les plus ouverte de l’UE, y compris avec le reste du monde ; la valeur de nos exportations représente en effet plus de 85% de notre PIB. Dans le contexte géopolitique et commercial tendu dans lequel nos entreprises doivent opérer, l’accord UE/MERCOSUR contribuerait positivement à la diversification indispensable de nos flux d’exportations et d’importations, singulièrement en ce qui concerne l’accès aux matières premières critiques nécessaires à notre développement économique et la transition de nos sociétés.
Nos organisations sont convaincues – depuis des années – que cet accord représente de nombreuses opportunités d’affaires pour de multiples secteurs importants de notre économie. Ceci est d’ailleurs confirmé par la récente étude d’impact actualisée par le SPF Economie. Et ce, tout en contenant des mesures de sauvegarde appropriées (et encore tout récemment renforcées par la Commission européenne) destinées à protéger – si besoin – les (sous-)secteurs agricoles potentiellement plus vulnérables.
Nos organisations ne comprennent pas la différence de discours flagrante entre la position frileuse adoptée aujourd’hui par la Belgique et l’enthousiasme affiché par nos autorités il y a un an lors de la Mission princière au Brésil, l’un des principaux membres du Mercosur. L’accord UE/MERCOSUR est indispensable pour l’économie belge et européenne, tant d’un point de vue économique que géostratégique. Ne pas le soutenir constitue une erreur majeure et reflète un manque évident d’ambition.
