Tarifs douaniers américains : éviter l’escalade, défendre nos intérêts
Écrit par Jean-Christophe DEHALU
15.07.2025
Dans le dossier des tarifs douaniers imposés par les États-Unis, la prudence ne doit pas être confondue avec la naïveté. Pour les entreprises wallonnes tournées vers l’export, l’enjeu est clair : éviter une spirale protectionniste aux conséquences destructrices. AKT défend une approche pragmatique, coordonnée et orientée vers le dialogue.
L’hypothèse évoquée de tarifs douaniers allant jusqu’à 30 %, voire au-delà, constituerait un coup dur majeur pour les entreprises exportatrices européennes. Pour la Wallonie, où certains secteurs stratégiques comme l’aéronautique, la pharmacie ou la chimie dépendent fortement des marchés nord-américains, un tel niveau de taxation aurait des effets destructeurs sur les chaînes de valeur, les investissements et l’emploi. Ce scénario doit absolument être évité. Il souligne l’importance de parvenir rapidement à un accord qui limite les dégâts et offre de la visibilité aux opérateurs économiques.
Face à une administration américaine protectionniste et imprévisible, accepter provisoirement un tarif de 10 % peut être vu comme un compromis réaliste, permettant d’éviter une escalade commerciale aux conséquences potentiellement graves pour l’industrie européenne, et wallonne en particulier.
Un tel accord ne peut toutefois être ni définitif ni inconditionnel : il doit rester temporaire, encadré, et équilibré par des concessions américaines. L’objectif reste la préservation de la stabilité économique, de la compétitivité industrielle et des emplois, tout en continuant à promouvoir un commerce ouvert, fondé sur des règles équitables.
AKT soutient les efforts de la Commission européenne pour maintenir un dialogue constructif avec les autorités américaines, dans l’objectif d’aboutir à un accord équilibré qui protège les intérêts économiques européens sans renoncer aux principes du libre-échange.
L’Union européenne doit éviter toute naïveté : elle doit défendre ses intérêts vitaux, assurer des conditions de concurrence équitables (notamment dans un contexte de décarbonation), tout en évitant de renforcer l’instabilité pour les entreprises déjà confrontées à des défis multiples.
Plus largement, cette situation souligne l’opportunité pour l’Union européenne de se positionner clairement comme un pilier du libre-échange fondé sur des règles équilibrées, dans un monde où les tensions commerciales se multiplient.
Pour garantir la résilience de ses entreprises et préserver ses intérêts stratégiques, l’Union européenne doit accélérer la conclusion d’accords économiques et commerciaux ambitieux avec d’autres régions du monde, en Asie, en Amérique latine, en Afrique, qui partagent ses valeurs d’ouverture, de durabilité et de concurrence loyale. C’est en construisant activement des partenariats équilibrés que l’Europe consolidera sa souveraineté économique, tout en assurant une place de premier plan dans la gouvernance économique mondiale.